La publication du rapport IGAS de mai 2025 sur la pertinence et l’efficience des dépenses de biologie médicale interpelle les biologistes libéraux. Voici les principaux enseignements :
Un budget sous pression
- En 2023, les dépenses de biologie ont représenté 4 milliards d’euros, en croissance continue.
- La mission pointe une augmentation du volume d’actes, parfois sans justification clinique suffisante.
Vers un pilotage plus serré
- L’IGAS recommande de renforcer l’encadrement des volumes d’examens prescrits, via un meilleur suivi de l’activité et des référentiels plus précis.
- Elle encourage la contractualisation régionale avec des objectifs d’efficience.
Révision de la nomenclature
- Une refonte de la NABM est proposée pour refléter les évolutions scientifiques et technologiques.
- L’enjeu : éviter les actes obsolètes et mieux valoriser ceux à forte valeur ajoutée.
Focus sur les LBM
- Le rapport interroge la capacité du secteur à réduire ses coûts structurels, malgré les concentrations post-LBO.
- Les marges dégagées doivent, selon l’IGAS, bénéficier à l’assurance maladie.
Et demain ?
- Un appel à plus de pertinence dans les prescriptions.
- Des outils de régulation incitatifs, mais aussi potentiellement coercitifs en cas de dérive.
La biologie délocalisée : un potentiel encadré
Le rapport reconnaît que la biologie délocalisée peut avoir un intérêt dans certaines situations, notamment en :
- territoires sous-dotés en laboratoires,
- contextes d’urgence ou d’accès rapide au diagnostic, notamment en établissements médico-sociaux (EHPAD, HAD),
- ou encore pour améliorer la réactivité diagnostique en cas de pandémie ou d’événement sanitaire exceptionnel.
⚠️ Mais plusieurs conditions sont posées :
- L’IGAS insiste sur le caractère exceptionnel ou ciblé de cette pratique : la biologie délocalisée ne doit pas se substituer à la biologie médicale réalisée dans les laboratoires accrédités.
- Elle rappelle que les actes doivent être réalisés sous la responsabilité d’un biologiste médical et dans le respect des exigences de qualité et de traçabilité.
- Elle souligne la nécessité de réflexion tarifaire : ces actes ne doivent pas être une source de surcoût injustifié pour l’Assurance maladie.
Recommandation de fond :
La biologie délocalisée doit rester complémentaire, répondre à un besoin identifié localement, et faire l’objet d’un cadrage réglementaire et économique clair.