Female physician listening to her patient during consultation while sitting down in the office of a modern medical center
Le PLFSS2023 souligne la nécessité d’organiser des rendez-vous de prévention à l’âge adulte en France, conformément à l’engagement du Président de la République dans le cadre de la politique de prévention. Cette initiative vise à compléter les dispositifs existants, notamment la consultation de prévention destinée aux personnes de plus de 70 ans, afin de réduire la morbidité, la mortalité évitable et les inégalités de santé.
Les enjeux de cette démarche sont importants, car le poids des maladies chroniques augmente rapidement avec le vieillissement de la population. En 2017, on estime que 36% de la mortalité prématurée aurait pu être évitée. Les habitudes de vie des Français, notamment en ce qui concerne l’alimentation, l’activité physique et les addictions, restent préoccupantes. Par exemple, en 2021, 25,5% des Français étaient des fumeurs quotidiens, et 50% étaient en surpoids.
L’objectif de ces rendez-vous de prévention est d’aider les Français à adopter des comportements protecteurs pour leur santé, en fonction de leur âge. Plus spécifiquement :
Ces rendez-vous de prévention s’adressent aux adultes à des moments clés de leur vie et ne sont pas rendus obligatoires. Ils seront pris en charge à 100% par l’assurance maladie, ce qui devrait encourager leur participation et favoriser la prévention des maladies chroniques.
Désormais, avec l’autorisation accordée aux Pharmaciens biologistes travaillant dans les laboratoires de biologie médicale de prescrire et d’administrer des vaccins, leur rôle dans les entretiens de prévention pourrait être déterminant. En effet, la mise en place des premiers rendez-vous de prévention, introduite par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, est une mesure phare qui vise à proposer ces entretiens à des moments clés de la vie, notamment autour de 20, 45 et 60 ans. L’objectif est de permettre aux patients de réaliser un bilan complet de leur santé, d’aborder leurs habitudes alimentaires, leur activité physique, les éventuelles addictions, ou encore des questions de santé sexuelle.
Dans ce contexte, les biologistes des laboratoires de biologie médicale pourraient jouer un rôle central dans ces entretiens de prévention. Les premiers rendez-vous de prévention devraient débuter à la fin de l’année 2023, en commençant par les patients âgés de 45 à 50 ans. Pour d’autres catégories d’âge, cela se mettra en place en 2024.
Les professionnels de santé impliqués dans ces entretiens de prévention comprennent les pharmaciens, les médecins, les infirmiers et les sages-femmes. Les patients seront invités à remplir un questionnaire, accessible notamment sur Mon espace santé, avant de prendre rendez-vous avec le professionnel de santé de leur choix. Ces entretiens dureront entre 30 et 45 minutes, au cours desquels le professionnel abordera les sujets de prévention en fonction de l’âge du patient. Les biologistes pourraient, par exemple, informer les patients sur la nécessité de rappels de vaccins et leur proposer de les administrer si nécessaire, ou bien leur proposer un dépistage des IST.
Il est à noter que les biologistes devront suivre une formation avant de participer à ces entretiens de prévention. Quant à la rémunération, un montant de 30 euros a été proposé pour cet acte, valable pour toutes les professions de santé impliquées. Cependant, certains estiment que ce tarif pourrait nécessiter une réévaluation à l’avenir en fonction de l’évolution des entretiens de prévention.
Dans l’attente de la publication de l’arrêté officiel qui entérinera le lancement de ces rendez-vous de prévention, cette initiative promet de jouer un rôle majeur dans l’amélioration de la santé publique en France.
La prévention désigne l’ensemble des actions menées notamment par les pouvoirs publics et les professionnels de santé, et les attitudes et comportements suivis par les individus qui tendent à éviter le développement de certains symptômes, traumatismes et la survenue de maladies, afin de maintenir ou d’améliorer la santé d’une population. La prévention revêt plusieurs formes ; selon la Haute Autorité de Santé, on distingue habituellement la prévention primaire qui agit en amont de la maladie, avec la vaccination et les différentes actions sur les facteurs de risque, la prévention secondaire qui agit à un stade précoce de l’évolution de la maladie à travers les dépistages, et la prévention tertiaire qui agit sur les complications et les risques de récidive.
Les pharmaciens, IDE, Sage femme et médecins
L’entretien est rémunéré 30 euros pour 30 minutes d’entretien. A cela il faut ajouter l’acte de prescription et d’administration des vaccins si le patient n’est pas à jour et les dépistages pour le laboratoire.